Le secteur de l’environnement est devenu de nos jours une préoccupation internationale. Bien que des actions soient en cours pour donner une bonne image à la capitale et les zones urbaines, le chemin du succès est encore long. Des défenseurs de l’environnement estiment qu’on doit faire mieux. Parmi eux, Idiatou Camara journaliste et administratrice de « radio environnement Guinée » qui au-delà des autorités interpelle les citoyens sur leurs responsabilités.
L’environnement se dégrade chaque jour. Ces mots sont ceux d’Idiatou Camara environnementaliste, qui a accordé un entretien à notre rédaction ce jeudi. Dans notre pays nous dit-elle, plusieurs facteurs contribuent à la dégradation de l’environnement. « L’insalubrité bat son plein un peu partout en Guinée, mais au-delà de ça, on note de nos jours l’agression du domaine maritime et la destruction de nos forêts avec la coupe abusive du bois » déplore-t-elle.
Pour l’environnementaliste, l’incivisme a atteint un niveau intolérable en Guinée : « les gens se permettent maintenant de déverser les ordures sur la chaussée sans se préoccuper de la santé des autres. Pire, ces derniers temps, on constate qu’il y a des nantis qui viennent repousser les eaux, donc agresser le domaine maritime pour construire des bâtiments. Cela va provoquer dans le temps, la montée du niveau de la mer. C’est un danger même si ça rapporte de l’argent à l’Etat. Aujourd’hui, Kaback est sur le point de disparaître alors que c’est une zone agricole par excellence », a-t-elle fait observer
Sur le drame causé par la décharge de Der-es-Salam, elle affirme que les responsabilités sont partagées. « Les citoyens ont été dédommagés par le gouvernement et ils sont restés sur place. L’Etat n’a pas usé de la force publique pour les déloger alors qu’il y a un danger à côté».
Néanmoins, Idiatou Camara estime que des efforts sont en cours pour faire face au problème. « La Guinée participe régulièrement aux COP, c’est une avancée. Il y’a également l’agence nationale de l’assainissement et de la salubrité publique. Dans l’accord de financement signé entre la Guinée et la Chine, je crois que 200 millions sont réservés à l’assainissement ».
Enfin, la journaliste invite les citoyens à prendre conscience des dangers liés au réchauffement climatique et de faire preuve de civisme. Aux journalistes, elle demande de consacrer assez de place au développement local, qui, selon elle est primordiale pour l’épanouissement de la Guinée.
Mamadou Bhoye Bah
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