Polygamie, monogamie. Nous de la presse devons aider nos compatriotes à comprendre. Le débat ne porte pas sur le mandat des députés, encore moins sur ce qu’ils n’ont pas pu faire en faveur du peuple qui les a élus en 5 ans. Le débat porte sur une question de société. C’est bien important à savoir.
Ce n’est pas religieux. Les chrétiens et musulmans peuvent bien continuer à célébrer les mariages comme la bible et le coran le recommandent. Le législateur en a certes tenu compte, mais il n’a recopié aucun verset de ces deux livres saints hautement sensibles. Ont-ils bien fait ? Oui. Leur travail trouve son sens dans le résultat auquel ils sont parvenus. Chacun trouve son compte.
En claire, la monogamie est la règle comme d’autres l’ont déjà dit, mais la polygamie est autorisée, encadrée et légalisée. Nous devons être en mesure d’expliquer la disposition à nos voisins dans nos langues. La désinformation n’est pas pour arranger les choses. Maintenant et c’est la problématique en débat, la femme trouve plus de place dans le foyer, qu’elle n’en avait. Elle participe au choix de son époux. Elle dit son accord à tout ce qui engage le couple. Parce qu’elle fait partie du couple. Elle n’est pas ce meuble à qui on n’adresse pas la parole même quand on veut le déplacer d’une position à une autre dans la maison. C’est parce qu’elle est là, qu’on parle de foyer et de famille.
Nos croyances religieuses ne nous interdisent d’ailleurs pas d’être reconnaissants et ouverts à l’endroit de nos épouses. Ceux qui parlent et qui invoquent les traditions pour s’attaquer aux députés n’ont pas tout à fait raison. Les arguments avancés ne sont même pas accepté dans leur environnement religieux et communautaire immédiat. Ainsi donc voudraient-ils que la femme soit à la place qu’ils lui donnent dans leurs esprits au nom des principes religieux mal interprétés. La femme, n’a jamais été traitée avec mépris par ceux qui sont nos ancêtres dans la foi. Au contraire, ils recommandent vivement de les traiter avec respect. Ce n’est donc pas être féministe lorsque certains africains et guinéens revendiquent plus de droits pour la femme au foyer.
La loi laisse un problème à régler sans doute. Puisqu’elle n’est pas rétroactive, alors comment traite-t-elle la question des couples monogames au moment de l’adoption de ce code, dont les couples souhaitent épouser des secondes, troisièmes voire quatrième femmes ? Il faut bien répondre à cette question, car l’article 281 exige de demander l’avis de la future mariée. Convenons tous donc que le travail reste à parfaire. Les autorités de l’Etat civil pourraient dans un proche avenir se confronter à ce genre de difficultés. Les secondes épouses seraient dans ce cas, ces fiancées qui auront le privilège de décider si leur mari peut par la suite épouser légalement une troisième et même une quatrième. Etant donné que les premières ont célébré leurs mariages sous le régime du code civil encore en vigueur. Une explication mieux approfondie et dans les langues nationales, aiderait les couples à mieux se situer. Pour être plus intelligible, le code civil n’interdit à aucun homme de se marier comme le veulent l’islam et le christianisme.
Jacques Lewa Leno, journaliste au groupe Hadafo Médias