Il faut tuer la bête, la guêpe n’aura plus rien à piquer. Nous sommes dans la République de Tarzan, où il est difficile de dresser les animaux. Ça ne doit étonner personne, c’est la liberté de faire ce qu’on veut et ce qu’on peut. Il y a cependant des limites. Un écureuil, aussi ambitieux soit il ne prendrait place dans la même grotte que la panthère. Elle ne va pas lui refuser la loge officielle, mais il ne retournera plus jamais. C’est comme ça l’ordre a été établi dans cette république imaginaire qui n’a rien à envier à certaines des siècles sombres.
Pour mieux voir ce qu’il en est réellement, chacun peut observer la Guinée de maintenant. Croyez-nous, nous ne parlons pas de la Guinée qui a accédé à son indépendance politique en 1958. Celle-là avait des rêves et après 84 elle a opté pour des changements de politique qui ont permis de croire à l’exercice des droits comme celui de créer son parti politique. L’histoire n’oubliera jamais cela.
Mais si on veut bien, les instruments de mesure de grandes réformes sont disponibles. Ne nous donnez donc pas raison s’ils ne font pas constater une marche à la Kongoloma Sôké. On met en place des institutions et on loge leur cerveau à Sékoutouréyah. On se demande, pourquoi ne fonctionne-t-elles pas ? C’est parce qu’elles n’ont pas leur cerveau. Voilà la réponse.
Le piroguier national en manque de pagaie réfléchit pour l’Assemblée nationale. Celle-là est vieille, mais pas plus que le vieux professeur qui a dirigé l’Afrique très récemment. Donc, pas assez sage pour proposer des lois sociales qui règlent les problèmes les plus élémentaires. Les députés ne sachant lire correctement se contentent de voter les projets de lois qui arrivent sur le bureau du gros Kory par sms. On parle de la concession du port autonome de Conakry, les députés n’en parlent pas. Qu’est ce qu’ils peuvent bien dire, puisqu’ils n’ont pas le document et ne font aucun effort pour en avoir. Le piroguier a lu pour eux.
Les manifestations sont interdites à Conakry par le Général Bouréma, l’INIDH ne trouve pas de mal en cela. D’ailleurs Alya Diaby dit à qui veut l’entendre que son institution n’a pas mandat de s’occuper des droits de l’homme de cette façon. C’est Alpha qui le lui a dit. Lui seul appréhende la question des droits humains.
La cour des comptes n’a pas de travail à faire. Dans un pays où les ministres excellent dans le traitement des dossiers avec autant d’opacité, elle n’a qu’à valider les comptes et on avance. Kassory le rameur ambitieux croit certainement avoir retrouvé les seuls qui pillaient nos milliers de milliards dans la corruption. Les pauvres Paul Moussa et Sékou Camara. Courage. La CENI gère les élections selon l’agenda du chef de l’exécutif. La cour constitutionnelle voudrait faire exception en gardant son cerveau. Ce n’est quand même pas poli. Voilà pourquoi les conseillers sont tirés désormais à l’hameçon. Les premiers qui mordent partent dans le canari du vaillant champion de l’émergence de la médiocrité et de la pauvreté. La Guinée a vraiment fait du chemin à reculons.
Jacques Lewa Leno