Comme prévu, dans la matinée de ce jeudi 27 septembre 2018, des citoyens se sont rendus devant la Cour Constitutionnelle à l’appel de la Cellule Balai Citoyen pour dénoncer, ce qu’ils appellent putsch orchestré par sept conseillers de ladite institution contre son président. Ce sit-in a été dispersé à coup de gaz lacrymogène.
La mobilisation a commencé peu avant 10 heures. Des leaders politiques comme Faya Milimono du BL,Nestor Kabadouno, secrétaire général du parti UGDD, Dr Ibrahima Sory Diallo, président du parti ADC BOC et des activistes de la société civile ont effectué le déplacement. Pancartes en mains, les manifestants scandent des slogans hostiles aux conseillers qu’ils « qualifient de putschistes ». Les forces de l’ordre demandent alors aux manifestants de quitter les lieux. Une demande face à laquelle ils opposent un refus. Subitement, les agents de maintien d’ordre lancent des bombes lacrymogènes sur la foule. La panique gagne alors les manifestants et chacun cherche à sauver sa tête.
Dr Faya Milimon leader du Bloc Libéral se dit outré par le comportement des forces de l’ordre qui ont selon lui reçu des instructions fermes de réprimer la manifestation. Mais dit-il cela ne va pas décourager les guinéens à se battre pour le respect de la loi.
« L’activisme politique qui se fait à la cour ici est indigne d’une République normale. Apparemment des consignes ont été données pour nous gazer. Après qu’ils aient jeté les gaz lacrymogènes, ils sont venus nous taper et ils ont commencé à violenter les gens. Ce sont des sauvages. Ceux qui les ont amenés devant la Cour constitutionnelle, s’ils pensent qu’en procédant ainsi, nous allons reculer, ils se trompent. Vous avez vu même les journalistes n’ont pas été épargnés ».
Quelques minutes après les leaders se sont rendus au gouvernorat pour expliquer leur mésaventure à Mathurin Bangoura. Au sortir de cette rencontre, l’administrateur du Balai Citoyen s’est exprimé en ces termes à notre micro :« Notre manifestation a été réprimée a notre grande surprise. Des biens ont été vandalisés du fait des forces de l’ordre. C’est pourquoi nous nous sommes rendus au haut commandement de la Gendarmerie mais le général était absent des lieux c’est pourquoi nous sommes venus ici pour attirer l’attention des autorités sur la pratique rétrograde de ces policiers et gendarmes. Nous sommes engagés à poursuivre la lutte », jure Sékou Koundono.
Un journaliste de global FM a été blessé pendant les heurts. Selon ses dires, c’est un gendarme qui a lancé à bout portant une bonbonne de gaz lacrymogène sur son bras.
Mamadou Bhoye Bah