Cela fait combien de temps l’Afrique vit avec ce système ? Les plus grands opposants ont toujours agi dans l’ombre. Ils ont bien souhaité que des militaires pas assez intelligents comme le lieutenant Ondo Obiang Kelly, soient amenés à renverser les régimes. C’est une explication, lorsque ce n’est pas une machination du pouvoir. Les initiatives à l’époque très admirées par la communauté internationale. Il suffisait qu’une voix s’élève en occident pour qu’un putsch soit accepté par la population. Après, il y a bien du boulot. Le résultat de la bêtise africaine, c’est la guerre aux conséquences fâcheuses. Tueries massives, pillages des biens, misère. Cette époque-là, appartient aux anciens dont les pantalons n’aidaient qu’à cacher la nudité.
Et bien aujourd’hui, les régimes en Afrique tendent à devenir tous démocratique mais illibéraux. Toutes les institutions sont aux ordres et les appareils militaires bien maîtrisés. Ceux qui se sont trompés, ont vu la réaction des systèmes multiples et semblables qui gèrent le continent. Amadou Aya Sanogo, comme un intellectuel se décide à chasser ATT un putschiste blanchi au Mali en 2012. Il est entrain de répondre de ses actes. Gilbert Diéndéré essaie de mettre un terme à la transition qui était en cours au Burkina en 2014, il est entrain de répondre de ses actes.
La communauté internationale semble comprendre, parce qu’elle-même est fatiguée de valider les prises de pouvoir par les armes. Mais au Burkina il y a eu plusieurs coups d’Etat après le départ de l’homme fort Blaise Compaoré. C’était dans le flou de la révolution des opposants à un mandat de plus. Notre continent change vraiment. Même au Burundi, les militaires se sont heurtés à l’énergie d’un pouvoir illibéral dont le leader contestable, mais incontesté s’engage à ne plus se représenter. C’est en Afrique centrale où les jeunes présidents inspirent les doyens. Comme Aly le fils d’Oumar. Malade, peut-être même physiquement affaibli mais très puissant.
Les jeunes patriotes n’ont pas rien compris d’un putsch. Bongo, certes absent de Libreville, mais très présent. Le Gabon, c’est d’abord les Bongo, ensuite les autres. Jean Ping le sait et avant lui, André Mbao bame et Casimir Oyémba. Pourquoi demander le départ d’un président malade, lorsque les algériens acceptent Bouteflika. Dans son fauteuil mobile, il gère, prend de grandes décisions et préside le conseil des ministres. Les algériens qui l’entourent l’aident à accomplir les missions qui nécessitent de véritables prédispositions naturelles à commander. C’est bien un commandement en Algérie et les militaires sont au service de la République. Du moins celle d’Abdel Aziz.
Pourquoi a-t-on voulu d’un président physiquement bien portant au Gabon ? lorsque plus d’une décennie auparavant, les guinéens ont été gouvernés par des ministres puissants. Lansana Conté n’était certes pas visible, mais à travers eux, comme ils le faisaient savoir, le vieux général était présent. Les pauvres se font tuer au Gabon. La communauté internationale du Tchad et du Burundi tous démocratiques illibéraux appelle à la sécurisation de l’ordre constitutionnel. Plus de coups d’Etat, c’est certainement le message, la communauté internationale ne veut plus s’associer à la préparation.