La journée de ce lundi 20 novembre 2017 a été mouvementée à Conakry. Des affrontements entre élèves manifestants et police anti-émeute ont entraîné la mort d’un jeune collégien et de dégâts considérables parmi lesquels le viol d’une jeune élève âgée seulement de dix ans selon le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation.
Suite à une grève de certains enseignants, le secteur de l’éducation est paralysé depuis plus d’une semaine maintenant. Des violences ont été enregistrés à plusieurs endroits de Conakry, la capitale guinéenne ce lundi. Des jeunes en colères contre le manque de professeurs dans les classes ont pris d’assaut les grands axes routiers de la ville pour exprimer leur mécontentement suite à ce manque prolongé d’enseignants.
Au cours de ces manifestations, un jeune collégien a été tué par balle à Dabompa, un quartier relevant de la commune de Matoto. Selon les proches de la victimes, Souleymane Diakité, élève en classe de 10e à l’école Hadja Mafoulé Bangoura, a été tué par un agent en service au commissariat de Dabompa sur le chemin de retour de l’école. D’autres blessés ont été enregistrés dans le même quartier dans des heurts entre manifestants et forces de l’ordre.
Dans une sortie médiatique, Ibrahima Kalil Konaté a regretté la tournure qu’ a pris cette grève. « Une jeune fille a été violée par un enseignant dans la salle de classe. Quand on est venu jeter des cailloux, les enfants ont fui, lui il a récupéré la fille et l’a fait rentrer dans une salle de classe pour accomplir sa sale besogne », déplore-t-il avant d’ajouter qu’une autre fille a été gravement blessée à l’œil dans ces manifestations à Sangoyah.
Cependant le ministre affirme que le gouvernement n’a pas d’interlocuteur fiable. Car dit-il les initiateurs de ce mouvement sont non seulement suspendus de toute activité syndicale en Guinée mais ils ne répondent pas aussi aux appels du ministre. ‘’On n’arrive pas à les joindre au téléphone et on ne sait pas où ils trouvent’’, a-t-il dit sur les antennes de médias d’Etat.
Ces manifestations ont quasiment perturbé la circulation à Conakry pendant une bonne partie de la journée. En plus des barricades érigés, les manifestants ont brûlé des pneus sur la chaussée dégageant au passage une fumée importante.
A préciser que les syndicalistes arrêtés le week-end passé ont été libérés hier grâce à la médiation de la présidente du Conseil Economique et Social (CES). Hadja Rabiatou a appelé les parties à la négociations avant d’inviter les syndicalistes à suspendre la grève.
Mamadou Bhoye Bah