Que peut-on retenir de la dernière mission des émissaires de la CEDEAO en Guinée ? La délégation a échangé avec le président de la transition, des membres du gouvernement, du CNRD et le G5 avant de quitter le pays sans faire de communiqué ni rencontrer les membres des forces vives pourtant demandeurs du dialogue. Notre équipe de reportage a rencontré les principaux concernés pour savoir comment ils appréhendent cette démarche de la CEDEAO.
Déception, c’est le mot qui revient le plus sur les lèvres au sein des forces vives de la nation. Alors qu’elles avaient réclamé à cor et à cris l’implication de la CEDEAO dans la crise guinéenne, la délégation de cette institution sous régionale n’a pas pris la peine de les écouter lors de son récent séjour en Guinée. Ahmed Sékou Traoré, membre des forces vives, dénonce un mépris à l’égard d’une importante composante de la nation. Pour lui, il n’ y a aucun doute, la CEDEAO a pris position pour la junte au pouvoir sinon il est inadmissible qu’un ne rencontre la partie qui demande le diaogue.
Dr Diao Baldé, membre de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie dit être surpris par l’attitude du médiateur mais se garde encore de faire des conclusions hâtives. Il attend la communication de la CEDEAO à l’issue du compte-rendu qui sera fait par le médiateur, Boni Yayi. « Nous n’avons pas été reçu mais je pense qu’il est très tôt pour faire un commentaire sur cette mission. Je rappelle que le médiateur n’a pas fait de communication, nous estimons qu’avec cette prise de contact, on va bientôt avoir un véritable dialogue ».
Luda Baldé, président du parti PUR, pense qu’il faut nécessairement ouvrir un véritable dialogue inter-guinéen pour faciliter le travail à la communauté internationale. « Si on avait un cadre de dialogue pour encadrer tout ce processus, le médiateur allait probablement s’adresser directement au secrétaire du cadre de dialogue… »
Dénonçant la gestion cavalière de la transition et le manque de dialogue entre le CNRD et les autres composantes de la nation, le FNDC appelle à des nouvelles. Ahmed Sékou Traoré soutient que l’entité à laquelle il appartient n’est associée.
Mamadou Bhoye Bah