Le Ministre de l’Administration du territoire a pris une décision interdisant toute manifestation politique et sociale sur tout le territoire guinéen. Pourtant, les demandes de manifestations se multiplient depuis le 1er juillet 2018 suite à l’augmentation du prix du carburant à la pompe. L’Organisation Guinéenne de défense des Droits de l’Homme et du Citoyen estime que cette interdiction viole la loi et appelle le gouvernement à revenir au plus vite sur cette décision.
A travers une conférence de presse tenue lundi, 6 août 2018, à la maison de la presse, l’OGDH a attiré l’opinion nationale et internationale sur les conséquences de la décision du gouvernement à travers le ministère de l’Administration du territoire d’interdire toute manifestation en Guinée. Pour l’ONG, cette décision au-delà du fait qu’elle viole les lois, elle pourrait avoir des conséquences fâcheuses.
«Nous avons appris par voie de presse que le ministre a pris une décision d’interdiction de toute manifestation sur le territoire guinéen. Auparavant, le gouverneur avait interdit des manifestations pourtant autorisées par les maires qui sont territorialement habilités. Si cela continue, on risque de se réveiller un jour avec la suspension de notre constitution », averti Elhadje Malal Diallo, président par intérim de l’OGDH.
Maître Hamidou Barry, de la même ONG affirme que c’est un fait sans précèdent en Guinée même en 2007, les gens étaient libres malgré que le pays était en état de siège précise-t-il. « C’est une première à ma connaissance de constater qu’un gouvernement prend un acte pour interdire toute manifestation. Il faut qu’on se lève pour préserver les acquis. Je rappelle que la liberté de manifestation est un droit qui se situe au cœur du processus démocratique que le peuple de Guinée est en train de construire », a déclaré Me Hamidou Barry.
Pour ceux qui avancent l’idée de préservation de l’ordre public pour cautionner cette interdiction, l’ONG affirme que c’est un argument infondé. Interdire une manifestation est tout simplement un coup de pied à la démocratie a conclu Me Hamidou Barry.
Mamadou Bhoye Bah