Malheureusement oui. La machine de la répression ne compte pas s’arrêter. Le gouvernement semble poursuivre le rêve de mettre un terme à toute contestation dans le pays. La mesure d’interdiction des mouvements de protestation est toujours en vigueur et tout est mis en place pour la faire respecter. Cheick Touré part de la bourse du travail à la porte de la prison. Entreras-t-il ? Quand ? Pour combien de temps ? On ignore tout pour l’instant. Le combat contre le contrat de concession du port autonome de Conakry a du mal a donné des résultats. Le pouvoir veut le maintenir contre les avis qui ont été émis et en dépit des craintes des travailleurs. Le délégué syndical Touré a mal fait en parlant du Président et de son fils. On ne parle pas du Président, de son fils et de leurs intérêts dans les contrats que le piroguier national fait signer dans des conditions opaques. Ce sont des informations qui relève du secret d’Etat.
Du fils, un rapport en a parlé dans une affaire de mines en Guinée forestière. La corruption est encouragée au sommet. C’est pourquoi elle n’est pas combattue. L’urgence, ce n’est plus le port dont l’état inquièterait l’exécutif, mais arriver à faire taire tout discours contraire à celui qui est prononcé par le patron des transports Aboubacar Sylla. Là, on n’est pas loin de l’objectif. Le pouvoir n’est pas loin du but recherché. Doté des moyens qu’il faut pour ce genre de lutte, il a réussi dans un premier temps à faire passer deux dames pour les clowns de l’année. Ce sont elles qui ont signé. Même si elles ont agi au nom de l’Etat, l’histoire retiendra qu’une certaine Hawa Kéita et Aissata Aribot ont signé un document contre leur volonté pour sauver leurs postes. On s’en fou, si elles ont été jetées à la poubelle en attendant leur recyclage.
Dans un second temps, le pouvoir. Disons le gouvernement qui cherche à restaurer l’autorité de l’Etat par la force, a ordonné la répression. Elle fait son chemin et empêche tout regroupement devant le port. Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent un peu et se taisent. Les promoteurs des libertés sont choqués mais n’y peuvent rien. Le délégué syndical a la justice sur son dos. C’est lui qui appelle aux rassemblements. Il va falloir compter sur une autre force.
Pour l’instant Alpha et Kassory réussissent bien à imposer l’ordre. Ils réussissent comme d’autres avant eux. A Mandiana, la répression a tué un guinéen et blessés plusieurs autres, la justice ne condamnera jamais le tueur, parce que la justice elle aussi participe au combat pour la restauration de l’autorité de l’Etat par la force. Le gouverneur de la ville de Conakry refuse de comparaître. Nous attendons le voir en octobre prochain au tribunal de première instance de Kaloum. Peut-être un magistrat pourra se distinguer en cette période sombre de notre présent. Le fait de la restriction des libertés, un moyen pour se faire respecter. Un gouvernement qui travaille dans le strict respect de la loi, n’a pas besoin de demander à être respecté.
Jacques Lewa LENO