La décision du ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation d’annuler l’élection du bureaux exécutif communal de Matoto continue à faire polémique dans le pays. L’Union des Forces Démocratiques de Guinée condamne cette sortie du ministre et s’oppose à toute reprise des élections. La qualité du ministre à prendre une telle décision domine les débats.
Ce mardi, dan l’émission les Grandes Gueules, le juriste Karamo Mady Camara a levé un coin du voile sur cette affaire. Pour lui, il n’ y’a aucun doute, le ministre n’a pas qualité d’annuler une élection. « Légalement, le ministre n’a ni les prérogatives, ni les compétences, pour annuler une élection quelconque. Fut-elle une élection communale », explique le consultant médias.
Un peu plutôt, Philan Traoré, conseiller du ministre Boureima Condé a soutenu le contraire en invoquant l’article 32 du code des collectivités révisé. Mais le juriste balaie cet argument du revers de la main. «L’article 32 prescrit que l’autorité exécutive de tutelle convoque la première session, pour l’élection des membres de l’exécutif communal. Cela veut dire que c’est le ministre de l’Administration du Territoire qui est habilité à convoquer cette session. Donc il peut être habilité à ajourner l’élection. Mais c’est si les conséquences attachées à cette élection, ne se sont pas produites alors que tel est le cas à Matoto. Car il y’a eu vote et décompte ».
Le juriste rappelle que ce sont les tribunaux de première instance qui sont habilités à annuler une élection. C’est pourquoi il invite le ministre à reconnaître qu’il s’est trompé et revenir sur sa décision.
Bhoye Bah